30/08/2011
Aujourd'hui, comme vous, plus de 100 000 infirmières et infirmiers sont inscrits à notre ordre professionnel. Cette inscription, rendue obligatoire par la loi de décembre 2006, signe notre communauté d'intérêt à nous regrouper au sein d'une même structure.
Nous regrouper nous permet d'agir en faveur de la qualité de l'exercice infirmier et d'apporter notre expertise de terrain auprès des infirmiers eux-mêmes, des patients, des organisations de santé et des pouvoirs public et politique. Notre Ordre nous permet de représenter une force potentielle de plus de 400 000 voix infirmières. Imaginez un monde où les infirmières et les infirmiers seraient volontaires pour assurer leur avenir, organiser leur formation, faire l'état de l'art infirmier, gérer la démographie, défendre la déontologie professionnelle, protéger les plus faibles de nos patients en s'assurant que l'excellence des soins et des rapports humains sont au cœur de nos pratiques.
C'est ce qu'ont imaginé les infirmiers lorsqu'au début des années 2000, 45 associations et syndicats infirmiers de tous les types d'exercices se sont réunis, pour fédérer la profession dans une grande institution ordinale. L'idée d'un ordre pour la profession infirmière n'est pas nouvelle pour beaucoup d'entre nous. En regardant ce qui se passe dans 19 autres pays européens, nous avons eu le vif désir de bénéficier également d'un ordre pour faire évoluer notre profession. Sur les 27 pays d'Europe, 19 ont un ordre. Certains depuis plus de 50 ans. Pas un seul d'entre eux ne voudrait revenir en arrière.
Pourtant, c'est ce qui aurait pu arriver à notre institution. En septembre 2009, nous avons créé de toutes pièces une structure présente dans les 100 départements et les 23 régions de France. Cette construction n'a pas été des plus simples pour les infirmiers élus que nous sommes. Nous avons grandi, vite. Nous avons été contestés, souvent. Nous avons fait des erreurs, de jeunesse. Nous avons cru que nous réussirions à réunir rapidement chacun d'entre nous au sein de l'Ordre. Nous avons cru pouvoir remplir toutes nos missions de promotion de la profession, de contribution à la santé publique et à la qualité des soins, de conciliation de litige, de maintien des principes éthiques de notre profession, etc. En fait, nous avons risqué en juillet dernier de nous retrouver en cessation de paiement. Ce qui revient à dire que l'Ordre aurait disparu.
Aujourd'hui, alors que la présidente du Conseil national a démissionné de ses fonctions le 8 juillet, nous avons revu la gouvernance de notre institution. Depuis le 29 juillet, Didier Borniche, infirmier en hémodialyse au CHU de Rouen assure l'intérim de la présidence de notre Ordre. Un nouveau bureau sera élu à la mi-septembre.
En septembre, l'Ordre va réduire drastiquement ses dépenses en mutualisant les ressources logistiques et humaines à tous les niveaux. Il va repartir sur de nouvelles bases, avec une nouvelle organisation qui devra répondre au mieux aux attentes des infirmières et des infirmiers de terrain.
Nous sommes tous des infirmiers compétents et attentifs, soucieux d'apporter un maximum de qualité et de sécurité dans les soins et l'accompagnement de nos patients, et ce, quel que soit notre exercice. Avant l'Ordre, il n'y avait aucune instance capable d'y réfléchir avec expertise, de l'énoncer avec légitimité, et, au besoin, de la faire respecter avec cohérence en tout lieu.
Appartenir à un Ordre a un sens très précis : c'est faire partie de l'une des rares professions qui ont été distinguées par la loi en raison de son importance particulière pour toute la société. Ce n'est pas une fin en soi, c'est un outil au service de la profession, des infirmières, des infirmiers et de la sécurité des patients. Utilisons-le au mieux. Faisons le en lien avec nos partenaires naturels que sont les associations professionnelles qui disent l'expertise et les syndicats qui défendent nos conditions de travail.
Notre profession mérite un Ordre, plus encore, elle en a besoin à l'heure où les frontières bougent entre les métiers médicaux et paramédicaux, à l'heure de la libre circulation des professionnels en Europe. Nous devons nous rassembler, toutes et tous, pour nous construire un avenir qui nous ressemble.
Cet ordre est le nôtre et nous avons besoin de chacun d'entre nous pour le faire évoluer. Nous lancerons, à cet effet, une consultation sur notre site Internet (www.ordre-infirmiers.fr) à la rentrée pour connaître vos attentes et vos ambitions.
Nous vous remercions de votre engagement pour la profession.
Confraternellement
Didier Borniche
Président par intérim