Une enquête de l’Ordre national des infirmiers révèle l’inquiétude des professionnels et les chiffres de la violence dont ils sont victimes.
L’enquête fait également la lumière sur leurs propositions pour lutter contre ce phénomène.
Suite à l'accumulation des actes de violence à l'encontre du personnel hospitalier ces dernières semaines, l’Ordre infirmier a demandé aux professionnels leur point de vue sur la question via une enquête réalisée sur Internet. Les chiffres sont éloquents : 81% des infirmiers se déclarent préoccupés et 38% se disent fréquemment ou quotidiennement victimes de violences verbales. Parmi les mesures de lutte plébiscitées par les infirmiers pour endiguer cette violence : une meilleure formation à la gestion de l’agressivité (85%). L’Ordre infirmier se mobilise pour faire entendre la voix des professionnels et garantir la sécurité de leur exercice.
Face aux nombreuses manifestations d’insécurité dont sont victimes les personnels hospitaliers, l'Ordre national des infirmiers a décidé de les consulter via une enquête menée en ligne entre le 25 août et le 4 septembre 2013. Avec 978 réponses enregistrées, les résultats révèlent la forte inquiétude des infirmiers, libéraux comme salariés du public et du privé.
« Les résultats de l’enquête confirment ce que nous craignions et que nous dénonçons depuis plusieurs années. Les actes d’incivilité, et pire encore les violences à l’égard des professionnels de santé, instaurent un climat délétère sur les lieux de travail, pourtant dédiés à la prise en charge sanitaire de tous les citoyens. Nous ne pouvons accepter que les infirmiers remplissent leurs missions d’intérêt général avec la crainte quotidienne d’être agressés. J’invite mes confrères et consoeurs à systématiquement déclarer ces agressions afin que ce phénomène soit connu et traité1. » précise Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers.
81% des infirmiers se déclarent en effet préoccupés par la violence potentielle sur leurs lieux de travail. 38% se disent fréquemment victimes de violences verbales, 20% sont régulièrement confrontés à des menaces ou intimidations et 8% à des violences physiques. 15% d’entre eux sont quotidiennement ou fréquemment victimes de harcèlement moral.
Les infirmiers appellent à une meilleure formation et une adaptation des locaux.
Les résultats de l’enquête font également la lumière sur les propositions des infirmiers pour lutter contre cette violence. Ils sont 85% à plébisciter une meilleure formation à la gestion de l’agressivité, et 80% à souhaiter une meilleure adaptation des lieux de travail. S’ils sont majoritaires (79%) à demander une présence accrue d’agents de sécurité dans les hôpitaux, seuls 36% d’entre eux voient dans la présence de policiers une réponse adaptée.
« Nous tenons tout particulièrement à permettre aux infirmiers d’exprimer leur point de vue. L’Ordre est leur institution, travailler ensemble à défendre notre profession est une priorité. Nous partageons pleinement la volonté des infirmiers de voir leur formation les préparer à la gestion quotidienne de tous les patients, quelles que soient les situations. C’est une thématique de formation qui pourrait utilement s’inscrire dans le développement professionnel continu des infirmiers. Nous nous réjouissons de voir la ministre de la Santé agir dans cette direction. Des mesures concrètes doivent être prises dès les prochaines semaines. » conclut Didier Borniche.
L’Ordre national des infirmiers rappelle à cette occasion qu’il joue un rôle d’accompagnement des victimes en leur offrant écoute, assistance juridique, proposition d’avocat et en se constituant partie civile afin de les soutenir dans les plaintes qu’ils déposent à l’encontre des agresseurs.
Enquête menée sur Internet entre le 25 août et le 4 septembre 2013 auprès de 978 infirmiers.
Résultats complets ci-joints.
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