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Le Ministre des Solidarités et de la Santé a dévoilé la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose

Publié le 25 février 2022
Mis à jour le 24 mars 2023

 

À l’occasion du premier comité de pilotage interministériel dédié à ce thème, qui s’est réuni le 14 février, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, a présenté la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, concrétisation de l’engagement pris par le Président de la République le 11 janvier 2022 « pour mieux informer la population, mieux diagnostiquer et prendre en charge les femmes atteintes d’endométriose et développer la recherche sur cette maladie encore méconnue qui touche aujourd’hui une femme sur dix ».  

Cet enjeu est d’autant plus important que 90% des professionnels de santé inscrits au tableau de l’Ordre sont des infirmières et sont concernées à triple titre par cette pathologie, en tant que femmes, en tant que mères, et en tant que professionnelles. Cela rejoint également les déclarations du Ministre de la Santé, Olivier Véran, qui souhaite conférer aux infirmières des prérogatives renforcées en matière de prévention, par la création d’une mission de préventologue.  

 

Une pathologie encore méconnue qui ne bénéficie pas de traitement curatif

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’endométriose comme « une maladie qui se caractérise par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, provoquant ainsi des douleurs et/ou une infertilité ». Selon l’OMS, les symptômes sont les suivants : « douleurs aiguës et perturbantes au moment des règles, pendant les rapports sexuels et à l’heure de déféquer et/ou d’uriner ; douleur pelvienne chronique, des ballonnements, des nausées et de la fatigue ; et parfois à de la dépression, de l’angoisse, et une infertilité ». Concernant le diagnostic,« le fait de suspecter rapidement une endométriose joue un rôle essentiel dans l’établissement d’un diagnostic précoce, car l’endométriose provoque souvent des symptômes semblables à ceux d’autres affections, ce qui contribue à des diagnostics tardifs ». Ainsi, pour détecter la maladie, l’OMS préconise d’avoir recours à une échographie ou à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM). 

Par ailleurs, une des causes d’un diagnostic tardif est le manque de connaissance et de formation des professionnels de santé pour traiter cette maladie. En effet, « dans nombre de pays, les professionnels de la santé intervenant en première ligne ne savent pas que des douleurs pelviennes pénibles et perturbantes ne sont pas normales, ce qui entraîne une normalisation et une stigmatisation des symptômes, ainsi que des retards considérables dans le diagnostic » rappelle l’OMS. En France, selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, cette maladie touche aujourd’hui 1,5 à 2,5 millions de femmes en âge de procréer.

À noter qu’il n’existe pas « une endométriose » mais « des endométrioses » puisque « cette maladie ne se développe pas de la même façon d’une personne à l’autre » selon EndoFrance, la première association française de lutte contre l’endométriose.

De plus, aujourd’hui il n’existe pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose, les options thérapeutiques étant limitées et circonscrites à l’amoindrissement des douleurs.  Pour les atténuer, « les malades peuvent recourir aux antalgiques, à des anti-inflammatoires, à des traitements hormonaux (comme la pilule contraceptive), à la résection chirurgicale » préconise le ministère des Solidarités et de la santé.  Bien que ces traitements puissent atténuer les douleurs, ils ne permettent pas encore de guérir de l’endométriose.

Ainsi, pour mieux comprendre la maladie, Olivier Véran a annoncé la mise en œuvre d’un programme d’investissements massif dans la recherche sur l’endométriose.

 

Garantir un diagnostic rapide et l’accès à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire

 

Afin d’améliorer le diagnostic, pour lequel la France enregistre en moyenne un retard de 7 ans, ainsi que la prise en charge des personnes atteintes d’endométriose, « des filières territoriales spécifiques à l’endométriose » seront développées sur l’ensemble du territoire français d’ici 2023. Elles seront placées sous la responsabilité des Agences régionales de santé (ARS). « Concrètement, il s’agira de mettre en place, partout sur le territoire, des structures identifiées permettant d’informer les citoyens, de former les professionnels, de diagnostiquer l’endométriose, d’annoncer ce diagnostic et d’organiser la prise en charge personnalisée de chaque patiente en conséquence » a indiqué dans un communiqué le Ministère des Solidarités et de la Santé.

 

Former les professionnels de santé pour faciliter la prévention de la maladie et sa prise en charge

 

Le Ministère des Solidarités et de la Santé estime que l’endométriose reste une maladie insuffisamment connue des professionnels de santé en France. Pour pallier le manque de connaissance, la stratégie ministérielle consiste également à renforcer la formation des professionnels de santé pour le diagnostic et la prise en charge. Ainsi, « la formation continue des professionnels de santé qui exercent déjà, accordera une place prioritaire à l’enseignement de l’endométriose. Chaque étudiant professionnel de santé sera sensibilisé à cette pathologie et à sa reconnaissance. De même, chaque professionnel en exercice sera incité à suivre des formations gratuites permettant de renforcer sa connaissance de cette maladie ».

Par ailleurs, les infirmiers scolaires seront sensibilisés à cette maladie, notamment grâce à l’intervention d’associations de patientes, et à la formation des personnels des écoles.

 

Références :

 

Pour aller plus loin :

Endométriose : le rôle des infirmiers

 

 

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