22/10/2020
22 octobre 2020
Lundi 19 octobre a eu lieu la 11ème Matinale de l’Ordre National des Infirmiers, sur le thème : «La revalorisation de la profession et des compétences infirmières : Pourquoi ? Comment ? Quels impacts ?». Afin de débattre de ce sujet et d’en mesurer les enjeux sanitaires, sociaux et économiques, l’Ordre a reçu Nicolas Bouzou, économiste et directeur et fondateur du cabinet ASTERES, Guy Vallancien, membre de l'Académie nationale de médecine et président de CHAM (Convention on Health Analysis and Management), et Patrick Chamboredon, Président de l’Ordre National des Infirmiers. Résumé des échanges.
L’épidémie de covid19 a brutalement mis en lumière une chaîne de valeur dégradée dans le système de soins Français. Alors que la crise sanitaire s’inscrit dans la durée, il est nécessaire de revaloriser l’ensemble des maillons de la chaîne, et notamment les infirmiers et infirmières. Comme le constatent Nicolas Bouzou, Guy Vallancien et Patrick Chamboredon, le manque de reconnaissance de la profession conduit en effet à une triple conséquence :
Comme Patrick Chamboredon le rappelle, une consultation de l’Ordre a révélé que 37% des infirmiers estiment que «la crise [qu’ils traversent] leur a donné l’envie de changer de métier». Afin de «réenchanter» la profession et permettre de fidéliser les infirmiers qui l’exercent, la revalorisation financière, bien que nécessaire, ne peut suffire. Il est également crucial de revaloriser la profession dans son ensemble et de lui accorder davantage d’autonomie.
En effet, «Il existe un besoin mais aussi une acceptation de ce besoin» souligne Guy Vallancien : selon une étude CHAM/IPSOS, les trois quarts des Français accepteraient par exemple que les infirmiers leurs prescrivent des traitements médicamenteux.
La revalorisation de la profession infirmière et l’élargissement des compétences des infirmières a un impact déterminant sur la qualité du système de soins. Selon Nicolas Bouzou, «quand on élargit les compétences des infirmiers et des infirmières, on a à la fois une augmentation de l’efficience dans le système de soins, (…) et plus d’attractivité», dès lors que la rémunération augmente en conséquence de l’extension des compétences. Par ailleurs, de nombreuses études prouvent qu’un élargissement des compétences a pour résultat une diminution de la durée d'hospitalisation et de leur nombre. Selon Nicolas Bouzou, il faut donc réajuster le rôle des infirmiers, ne serait-ce que pour pallier la désertification médicale, ou pour permettre d’atteindre les objectifs de croissance de l’ambulatoire en France. Un point de vue partagé par Guy Vallancien, qui estime que «faire en sorte que les infirmiers et infirmières puissent acquérir des responsabilités supplémentaires» est la clé du réenchantement de la profession.
Pour parvenir à faire évoluer la profession, un certain nombre de mesures doivent être adoptées. Patrick Chamboredon, Nicolas Bouzou et Guy Vallancien ont évoqué les points suivants :
Retrouvez ci-dessous l’intégralité des échanges de la Matinale de l’Ordre #11 : « La revalorisation de la profession et des compétences infirmières : Pourquoi ? Comment ? Quels impacts ? » :
Retrouvez également les contributions de l’Ordre National des Infirmiers, visant à une revalorisation globale de la profession infirmière, au Ségur de la Santé : https://www.ordre-infirmiers.fr/actualites-presse/articles/contribution-au-segur-de-la-sante.html